« Eco-score » dans le secteur du textile : comment anticiper les nouvelles réglementations à venir ?

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 L’article 2 de la loi « Climat et résilience » (loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 qui porte sur la lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets). Suite aux conclusions tirées d’une expérimentation menée par L’ADEME avec des entreprises volontaires du secteur du textile un décret devrait être publié courant 2023, définissant la méthodologie et les modalités retenues pour le dispositif obligatoire.

Les objectifs de cet affichage environnemental : 

D’après l’Agence de la Transition écologique (ADEME), “un outil volontaire et encadré qui permet d’améliorer la performance environnementale des produits/services avec un double objectif : 

  • Un dispositif pour informer les consommateurs lors de leurs achats : un repère simple pour sensibiliser à la consommation responsable ;
  • Un dispositif pour inciter les fabricants/distributeurs à initier et valoriser leurs démarches d’éco-conception : un outil de management pour encourager la production durable”. 

Joséphine Bernardeau, Consultante en organisation et gestion de projets chez Projexion, nous propose un retour d’expérience précurseur sur le sujet puisqu’elle intervient sur ces problématiques d’affichage environnemental au sein d’un des principaux acteurs du marché du textile en France.  

Pour commencer, peux-tu nous expliquer ce qui va être demandé dans cette nouvelle loi?

Cette nouvelle loi demandera aux entreprises textiles (toutes sans contrainte de CA et de volume confondues, contrairement à l’article 13 de la loi AGEC ) de partager un score environnemental qui sera soit sous forme de lettre ( A, B, C, D, E ) ou sous forme de chiffre de 1 à 100%. Ce score environnemental sera propre à chaque produit et sera

Sera basé sur différents critères comme par exemple : l’eutrophisation des eaux, … Il sera calculé à partir de la collecte d’une centaine de données.

Le calcul est basé sur l’ACV (analyse du cycle de vie) : Matières premières, process de fabrications, confection, packaging, distribution, utilisation et fin de vie de produit. On parle de plus en plus d’un affichage physique mais rien de confirmé pour le moment. On ne sait d’ailleurs pas si le design sera similaire à celui du secteur de l’agro alimentaire et électroménager . Rien n’est figé pour le moment. 

 

Les grandes tendances se dessinent , mais  rien n’est encore gravé dans le marbre !

Analyse du cycle de vie

Qu’est ce que cela implique ?  

La loi n’est pas encore passée et les délais ne sont donc pas encore fixés. Plusieurs difficultés auxquelles les entreprises devront faire face : 

  • Le délai de mise en application : anticiper la loi paraît être la solution la plus raisonnable. 
  • Les entreprises concernées ne peuvent travailler qu’avec des organismes certifiés, il n’est pas possible de créer une solution interne à l’entreprise. Cette contrainte implique donc coût de mise en œuvre et de maintenance de la solution.
  • Tous les outils proposés sur le marché ne se valent pas, et tous ne sont pas forcément adaptés à tous les contextes organisationnels (taille de l’entreprise, positionnement, volume de vente , …)

Quels sont les grands enjeux et les difficultés ? 

Il y a tout d’abord un risque d’augmentation des prix d’achats dû à la charge de travail supplémentaire pour les fournisseurs.

Il existe de grands enjeux  autour de l’accompagnement au changement de l’ensemble des acteurs du textile (fournisseurs et distributeurs) liés la mise en place de cet affichage. De nouveaux outils certifiés seront mis en place, de nouvelles données seront à recueillir, à saisir, à véhiculer dans le SI,  des calculs de scoring devront être faits à partir de méthodes de calcul à définir, et des formations devront être déployées tant en interne que chez nos fournisseurs. Il s’agit donc d’un gros projet de transformation. 

Enfin, nous avons également identifié un risque autour de la mise en place d’une directive européenne. Effectivement, si une loi Européenne venait à être mise en place elle viendrait prendre le dessus sur la loi française. Il est donc recommandé de choisir un outil capable de se conformer aux différentes exigences pour ne pas avoir à changer d’outil.

Je préconise de se mettre en conformité au plus vite en démarrant si besoin par un format MVP puis de s’améliorer petit à petit pour être prêt une fois que la loi sera en vigueur.

 

Différents aspects du produit sont pris en compte dans le calcul de la notation pour assurer la fiabilité de ce score environnemental. Les méthodes de calcul seront certainement affinées dans les mois à venir. 

Comment suivre l’actualité sur ces sujets pour tenter d’anticiper au mieux les réglementations  ?

De mon côté, je me renseigne régulièrement sur Fashion Network, un magazine spécialisé sur le secteur du textile et de la mode. Parallèlement je suis  les allocutions  de la ministre de la transition écologique Bérangère Couillard.

Comment Projexion peut accompagner les organisations dans cette transition écologique et sur ces sujets de compliance ?

Convaincus que la RSE doit être au cœur des stratégies des organisations et que cette dimension doit être intégrée dans chaque projet de transformation, nous sommes en mesure d’intervenir à différents niveaux. En amont de projet pour poser le cadre, anticiper la transition écologique et aider à “prendre un coup d’avance” . Nous pouvons également intervenir en accompagnement de la mise en œuvre de vos projets orientés RSE, pour insuffler la dynamique et accompagner dans le changement. Enfin, notre module de formation RSE permet de sensibiliser les collaborateurs de vos organisations à cette dimension incontournable de la vie de toute entreprise.  

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