Réussir la mise en place de son outil d’Enterprise Architecture Management

Retours d'expérience
Comment choisir et mettre en œuvre son outil d’enterprise architecture management (EAM) ?

Disposer d’une vision claire et consolidée de son système d’information et des assets de son entreprise est indispensable. L’Enterprise Architecture Management (EAM) permet de piloter efficacement l’ensemble des actifs de l’entreprise, d’anticiper les risques, et d’accompagner la transformation. Si la démarche ne se réduit pas aux outils, ceux-ci constituent néanmoins un socle indispensable pour structurer, centraliser et exploiter la connaissance. Arthur, consultant certifié SAFe® Agilist et TOGAF® chez Projexion, nous partage ses conseils pour réussir la mise en place d’une solution EAM, de l’expression du besoin jusqu’à l’adoption effective.

Qu’est-ce qui définit et caractérise une solution d’Enterprise Architecture Management ?

Une solution d’EAM, c’est avant tout un outil pour gérer l’ensemble des “assets” d’une entreprise : applications, infrastructures, processus métiers, compétences… L’idée est de piloter leur cycle de vie, tout en capitalisant la connaissance pour éviter les pertes d’informations et les silos. Ce qui fait la vraie valeur d’un EAM, c’est la capacité à donner une vision consolidée, cohérente et dynamique de ce paysage, une vision à jour et exploitable pour tous.

Cette solution ne se limite pas à un référentiel statique : elle aide aussi à anticiper les évolutions grâce à des analyses d’impact précises, à faire un état des lieux en temps réel, à piloter les budgets, et à suivre l’obsolescence des actifs. Bref, ce n’est pas juste un référentiel !

Quand une solution EAM devient-elle nécessaire dans une organisation ? Et pour répondre à quels besoins ?

Connaître ses assets n’est jamais un luxe, c’est pertinent pendant toute la vie de l’entreprise ! Cependant, ce sont généralement des situations précises qui font émerger le besoin d’une solution EAM : un Système d’Information devenu complexe, un départ clé dans les équipes d’architecture ou métiers comme la difficulté à analyser les impacts liés aux évolutions.

Autrement dit, c’est lorsqu’on sent que sans une vision claire et consolidée, les décisions deviennent risquées ou coûteuses à prendre !

À quoi faut-il faire attention lors du choix de l’outil et de sa mise en œuvre ?

Le marché est très vaste et hétérogène, avec des outils comme Aris, LeanIX, Mega Hopex, Sparx EA, ou encore Boldo ou myCarto, chacun avec ses forces et ses limites, et plus ou moins adapté selon les contextes, les secteurs d’activité et les tailles d’entreprise.

Le choix doit prendre en compte la maturité actuelle de votre pratique d’architecture d’entreprise, mais aussi son évolution prévue. L’outil ne doit jamais être un silo : il faut identifier dès le début les autres services impliqués (métiers, IT, finance, risques) et définir leur rôle dans l’écosystème EAM.

Ne choisissez pas un outil qui fonctionne en vase clos : il faut embarquer toutes les parties prenantes dès le départ.

Le cadre de gouvernance est essentiel pendant et après la transformation : il ne s’agit pas seulement de désigner un comité, mais d’intégrer l’Enterprise Architecture Management dans la gouvernance projet et organisationnelle existante — comités de pilotage, prise de décision, mandats clairs, niveaux d’arbitrage.

Enfin, il faut maîtriser les liens entre l’EAM et les autres outils du SI ! L’EAM doit s’alimenter aux bonnes sources, éviter les doubles saisies et préserver l’intégrité des données. On privilégie les connexions, les synchronisations intelligentes, et la récupération uniquement des informations pertinentes.

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Pourquoi le besoin d’accompagnement de la démarche d’EAM est-il souvent sous-estimé ?

On pourrait dire que c’est le “cordonnier mal chaussé” ! Le marché EAM est complexe et coûteux, et la valeur est souvent mal perçue par les décideurs : le ROI est difficile à chiffrer, car les bénéfices sont indirects, liés à la qualité de la prise de décision et à la maîtrise du SI.

Souvent, la mise en œuvre manque d’un accompagnement projet adapté — conduite du changement, pilotage — car l’outil est vu comme un simple outil d’expert. Cette méconnaissance conduit à sous-estimer l’effort d’embarquement des équipes et de gouvernance.

Enfin, le besoin est généralement exprimé par les architectes d’entreprise eux-mêmes, ce qui crée un biais. Il n’y a pas souvent d’avis externe ni challenge du besoin, ce qui peut rendre la définition subjective, incomplète ou partielle.

Il faut aussi intégrer que la maturité de la fonction architecture évolue dans le temps : le besoin d’aujourd’hui ne sera pas celui de demain ! L’EAM doit accompagner cette montée en maturité et l’évolution des usages.

Le processus de sélection de l’outil d’EAM doit-il s’appuyer sur un Cahier des Charges comme pour d’autres logiciels ? 

Oui bien sûr ! Comme tout projet, le cahier des charges doit partir d’un besoin métier clair et mesurable : quel enjeu adresse-t-on ? Quelle valeur attend-on ? Pour qui ? Dans quel contexte ?

Ce besoin doit être challengé par des profils capables d’apporter du recul, pas seulement les architectes. Le Cahier Des Charges doit aussi intégrer la montée en maturité progressive de la capacité d’architecture : évolutions des responsabilités, des processus, de l’écosystème informatique, et de l’efficience opérationnelle.

Voici à titre indicatif quelques exemples de thématiques à inclure et détailler dans un cahier des charges de solution d’Entreprise Architecture Management :

  • Centraliser la connaissance pour avoir une vision complète de l’existant
  • Maîtriser son SI et réduire les risques
  • Réaliser des analyses de risques et d’impacts fiables
  • Modéliser des scénarios d’architecture pour orienter les décisions
  • Piloter la transformation métier et SI
  • Faciliter l’accès et la restitution de l’information

En synthèse, quels sont les facteurs clés de succès de cette démarche EAM ?

Le succès repose d’abord sur un sponsor engagé, prêt à porter le projet et à mobiliser les ressources nécessaires. L’EAM est une démarche transverse : il est fondamental d’impliquer très tôt non seulement les architectes, mais aussi les métiers, l’IT, la finance et les risques, pour garantir une cohérence et une appropriation communes.

Le déploiement doit être progressif, organisé par itérations, pour accompagner la montée en maturité sans brusquer les usages ni décourager les contributeurs. De même, il faut aussi privilégier les quick wins : démontrer rapidement des bénéfices concrets est un levier puissant pour maintenir l’adhésion et la dynamique. Enfin, il est essentiel de simplifier l’approche et faciliter le déploiement pour ne pas submerger les contributeurs. 

Quelles prestations propose Projexion pour accompagner ses clients autour du choix, de la mise en place et de l’exploitation des solutions EAM ?

Projexion accompagne ses clients à chacune des étapes évoquées ensemble. Nous commençons par un cadrage précis du besoin, via des interviews avec les architectes, métiers, IT et décideurs, afin d’aligner la solution sur les priorités stratégiques et la réalité du SI.

Puis, nous procédons à une sélection indépendante des outils, pour ne retenir que ceux qui répondent vraiment aux enjeux identifiés. Nous pilotons les appels d’offre et organisons des phases de tests, Proof of Concept inclus, pour valider l’intégration technique et fonctionnelle.

Une fois l’outil choisi, nous accompagnons les ajustements nécessaires pour coller aux usages et mettons en place une roadmap claire avec une gouvernance et un accompagnement au changement.

Enfin, nous analysons le paysage IT pour assurer une intégration fluide, éviter les doubles saisies, et faire de la solution un levier transverse sans perturber l’existant.

Notre approche, mêlant organisation, architecture d’entreprise, data et SI est un vrai atout dans ces projets !