De l’idée au projet : comment réaliser une étude de faisabilité ?
Dans un environnement où les entreprises doivent constamment s’adapter et innover, chaque idée représente une opportunité de croissance ou de transformation. Cependant, avant de mobiliser des ressources, de structurer des équipes et de s’engager sur des feuilles de route projet, la viabilité et la pertinence du projet doivent être validées !
C’est précisément le rôle de l’étude de faisabilité, également appelée étude d’opportunité : analyser si une idée ou une initiative mérite d’être transformée en projet structuré.
Pour éclairer ce sujet et partager des bonnes pratiques, nous avons interviewé Aurélien, consultant en gestion de projet chez Projexion. Fort de plusieurs années d’expérience dans l’accompagnement des organisations, il nous livre ses retours d’expérience sur la manière d’aborder et de réussir une étude de faisabilité.
L’objectif ? Identifier les conditions de réussite, évaluer les risques et déterminer les ressources nécessaires pour passer de l’intention à l’action.
Quelles sont les dimensions étudiées dans une étude de faisabilité et avec quels objectifs ?
L’étude de faisabilité a pour objectif de valider si un projet peut être mené à bien et dans quelles conditions (financière, technique, organisationnelle, opérationnelle…). Pour cela, plusieurs dimensions clés doivent être explorées.
La première dimension à analyser est l’environnement et l’élément déclencheur. Avant toute chose, l’équipe projet doit bien appréhender le contexte dans lequel le projet s’inscrit. Qu’est-ce qui motive cette initiative ? Est-ce une évolution du marché, un changement réglementaire ou une volonté interne de transformation ? Cette analyse permet de cerner les opportunités et les contraintes.
L’équipe s’intéresse également aux objectifs, au périmètre et aux parties prenantes. Les objectifs sont-ils clairs ? Quelles sont les parties prenantes internes et externes qui seront impliquées ou impactées ?
Quand nous réalisons l’étude, nous devons aussi anticiper les risques qui pourraient freiner ou compromettre le projet. Cela inclut des risques financiers, techniques, humains ou organisationnels. Cette étape permet de prévoir des plans d’atténuation adaptés, voire d’identifier des risques trop élevés au regard de la valeur du projet, qui aboutiraient alors à un No Go.
L’exploration des différents scénarios de mise en oeuvre permet de mesurer la faisabilité et l’impact de chaque option. Chaque scénario doit être étudié sous l’angle des coûts à engager et des bénéfices attendus. Cette évaluation chiffrée facilite la prise de décision stratégique.
Lorsque l’on aborde une étude de faisabilité, mon premier conseil est d’adopter une posture d’humilité. Nous devons comprendre profondément le métier de nos clients, leurs processus actuels et anticiper les impacts futurs du projet…
Quelles sont les étapes à suivre pour réaliser une étude de faisabilité d’un projet ?
Comme nous l’avons vu, l’étude de faisabilité doit étudier plusieurs dimensions pour valider la pertinence de transformer l’idée en projet. La réussite de cette démarche implique de suivre un processus structuré, au travers de plusieurs étapes que je recommande de suivre.
Premièrement, la compréhension du projet. La première étape consiste à analyser l’environnement dans lequel le projet va s’inscrire. Si l’étude est réalisée en interne, cela passe par une bonne connaissance de l’entreprise : sa stratégie, ses processus, sa culture, son écosystème.. Si nous sommes externes, il est indispensable de conduire des entretiens avec les parties prenantes clés pour cerner les besoins réels et les contraintes.
Dans la deuxième étape, nous identifions les parties prenantes et précisons les rôles au travers d’une cartographie des acteurs impliqués dans le projet (décideurs, utilisateurs, partenaires…)
La troisième étape consiste à définir le périmètre et le hors-périmètre du projet afin d’éviter les dérives, les incompréhensions et s’assurer que toutes les parties prenantes partagent la même vision. Elle est complétée par la 4ème étape qui sera d’identifier les processus existants qui pourraient être impactés (achats, ventes, supply chain, etc.).
Dans l’étape 5, nous posons les bases du projet avec le triangle d’or “Coût/Qualité/Délai” pour arbitrer sur l’unique ou les deux axes qui sont prioritaires pour l’organisation afin de rester cohérent dans la mise en œuvre.
Je préconise d’avancer étape par étape, sans chercher à tout verrouiller dès le départ. Les études de faisabilité ne sont pas des démarches figées : elles doivent rester flexibles et itératives. Il ne faut pas hésiter à revenir sur certaines analyses ou reconsidérer des scénarios.
Nous pouvons ensuite, dans la 6ème étape, définir une première version de la cible et ainsi embarquer les parties prenantes. L’analyse des impacts va alors permettre d’identifier les grands chantiers à mener.
La 7ème étape repose sur la réalisation d’une matrice SWOT qui va permettre de formaliser les forces, faiblesses, opportunités et menaces liées au projet, et faciliter l’arbitrage final. Elle s’appuie généralement sur plusieurs questions en complément des opportunités, menaces et forces : pourquoi dois-je faire ce projet (contraintes légales, vecteur de croissance, etc) ? Quelles sont mes faiblesses en interne qui vont me freiner dans ce projet ? Quels avantages vais-je tirer de la mise en œuvre de ce projet ? Que va-t-il se passer si je ne le fais pas ?
L’étude de faisabilité se conclut alors avec l’estimation du ROI (Retour sur Investissement), la définition des indicateurs de suivi (KPIs) et l’identification des premiers risques projet.
En suivant ces étapes, l’étude de faisabilité permet d’apporter une vision claire des efforts à engager, des risques à anticiper et de la valeur attendue. Tous ces éléments sont structurés dans un document appelé étude d’opportunité.
Peux-tu nous partager des exemples de livrables et d’outils ?
Oui, bien sûr. Disposer d’exemples et de modèles de livrables permet de mieux se projeter !
Je peux par exemple vous partager un diagramme des acteurs :
La matrice SWOT est un des éléments les plus connus :
Et pour finir voici un exemple de matrice des risques au travers de deux axes : la probabilité et la gravité.
Des idées ou des solutions émergent parfois en cours d’étude, issues des échanges avec les équipes ou des retours d’expérience. Etre ouvert, et savoir les intégrer peut considérablement enrichir l’analyse et les préconisations.
Comment Projexion accompagne les études de faisabilité de vos clients ?
Au sein de notre cabinet de conseil Projexion, nous mettons ces principes en pratique aux côtés de nos clients à travers des missions de conseil, d’accompagnement et de formation. Notre approche repose sur une compréhension approfondie des contextes métiers grâce à nos consultants spécialisés en gestion de projet, mais aussi sur des prismes IT, RH, Supply Chain ou encore en RSE. Cette diversité d’expertises nous permet d’appréhender vos projets sous tous les angles.
Nous intervenons ainsi à différents niveaux :
- En conseil, pour structurer la démarche de faisabilité, identifier les scénarios pertinents et définir les indicateurs de réussite.
- En accompagnement, en animant des ateliers collaboratifs, en réalisant des analyses de risques et en pilotant opérationnellement les projets.
- En facilitation du changement, pour garantir l’adhésion des équipes et sécuriser la mise en œuvre.
Nous sommes convaincus qu’une étude de faisabilité bien menée est un levier clé pour maximiser les chances de succès de vos projets. Discutons-en !
Notre rôle est aussi de participer à donner du sens au projet et à le diffuser. Au-delà des aspects techniques et financiers, il faut que le projet réponde à un objectif clair et partagé.
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